Chères consœurs et chers confrères,
Pour ce premier rapport de la période 2021-2022 en tant que Secrétaire général du SNARF, je tenais tout d’abord à remercier avec gratitude et reconnaissance mon prédécesseur Pierre Lanot pour le long et sérieux travail accompli, et j’espère être à la hauteur de la tâche que le président du SNARF Etienne Fourquet, ainsi que l’ensemble du conseil d’administration, m’ont confiée.
L’année 2021 n’aurait-elle pas été, hélas, une pâle copie de 2020… ?
Tout d’abord, l’épidémie de COVID ne s’est malheureusement pas terminée : les 3ème et 4ème vagues ont en 2021 encore causé de nombreux décès en France et dans le monde, avec une nouvelle fois une mobilisation des libéraux de notre spécialité dans cette bataille, et de nouvelles déprogrammations encore imposées arbitrairement et sans concertation par les ARS de certaines régions.
Une fois encore, nous avons subi les injonctions d’administratifs souvent déconnectés du terrain, hélas trop souvent hospitalo-centrés, et des médecins anesthésistes-réanimateurs libéraux qui se sont vus menacés de réquisition, qui ont été payés parfois avec un an de retard pour mise à disposition de leurs IADE, et qui n’ont à ce jour toujours pas perçu de versement de l’indemnisation pour perte d’activité DIPA 5…
Ce mépris envers l’anesthésie-réanimation libérale s’est poursuivi par la non-revalorisation du tarif de la garde de réanimation en établissement privé (inférieure à l’astreinte), pour laquelle nous n’avons pas encore eu de réponse du ministère à notre courrier commun avec l’ARDPS sur ce sujet. On aurait pu espérer que la défense des services de réanimation en établissements privés soit une priorité dans un tel contexte épidémique, ce n’est hélas pas le cas.
L’engagement des anesthésistes réanimateurs reste total pour prendre en charge tous nos concitoyens en cas de crise sanitaire et leur éviter toute perte de chance. Mais pour qu’il se fasse sereinement, le SNARF répète qu’il faut impérativement revoir la coordination des soins au niveau des territoires avec les ARS et la rémunération des praticiens.
Parallèlement à ces vagues, le chantier de « rafraichissement » de la CCAM a débuté fin 2021. Il est une de nos préoccupations majeures pour les années à venir.
En effet, sous couvert d’une demande de « simplification » de la liste des actes (actuellement dans les 10000 tarifs d’actes chirurgicaux avec autant de tarifs d’actes d’anesthésie adossés), la CNAM, via le Haut-Commissariat à la Nomenclature (HCN), a choisi des experts en évinçant volontairement tout représentant syndical des discussions, et cherche sans l’avouer à désolidariser le tarif de l’acte d’anesthésie de celui de l’acte chirurgical.
Nous pensons que ceci nous sera délétère sur le plan comptable, mais aussi organisationnel, et n’a aucun fondement médical. Rappelons que depuis plus de 10 années la CPAM a décoté les actes de nos confrères biologistes puis radiologues, et semble continuer dans cette ligne droite de nivellement par le bas des revenus des médecins libéraux français.
Cette période a aussi été celle des discussions sur l’accès au statut d’IPA des IADE. Elles se poursuivent encore avec de multiples réunions présentielles et distancielles entre DGOS, CNP ARMO et CNP IADE et IPA. Ces travaux se font en excellente collaboration avec nos confrères hospitaliers et universitaires, ainsi que les jeunes anesthésistes-réanimateurs du SNJAR, avec une unité de notre spécialité exemplaire face à nos interlocuteurs. Nous luttons pour le respect des décrets d’anesthésie de 1994 et de 2017, afin de maintenir l’exclusivité de responsabilité de l’acte d’anesthésie par les anesthésistes-réanimateurs.
Rien n’est fixé, et nous avons encore récemment manifesté notre vigilance et nos doutes par un communiqué commun avec le SNPHARE et le SNJAR, à la suite de plusieurs communications déjà faites en commun via le CNPARMO.
C’est grâce à cette bonne entente que les conséquences organisationnelles du nouveau décret Soins critiques, récemment paru, ont pu être anticipées pour nos équipes libérales, par la vigilance et le travail des représentants du SNARF au CNP ARMO.
L’année 2021 a aussi été celle de notre rapprochement avec l’AAL, initiée en juin 2021. Il se poursuit, avec la tenue de réunions communes, une communication synergique et conjointe, et l’organisation de formations. Les représentants des deux structures collaborent en bonne entente sur tous les sujets d’actualité, et nous poursuivons notre démarche d’alliance syndicale dans le seul but de défendre au mieux, par tous les moyens, les intérêts de l’anesthésie réanimation libérale.
Enfin, nous avons poursuivi notre activité de veille syndicale permanente, cœur de notre vocation de syndicalistes, à laquelle nous tentons de répondre dans les meilleurs délais en vous recontactant, concernant par exemple les questions sur l’accès à l’OPTAM, les problèmes de paiement d’astreinte ou de consultations APC par certaines caisses (ça recommence !), les relations avec vos directions d’établissements, etc…
Continuez à nous contacter en cas de problème, car c’est ainsi que le SNARF reste et restera en lien avec vos problèmes professionnels quotidiens, en les faisant remonter dans les instances concernées où siègent nos représentants (Commissions paritaires locales/régionales/nationale, Conférence des Présidents de CME, etc…).
Le SNARF ne pourrait remplir toutes ces missions sans le soutien de notre partenaire BRANCHET, que nous remercions pour sa confiance renouvelée.
Rappelons pour terminer que le SNARF, les membres de son Conseil d’administration et ses adhérents, sont présents de façon multiple :
Pour toutes ces missions, nous avons besoin de vous et de votre adhésion !
Syndicalement vôtre,
Dr Julien CABATON
Secrétaire Général du SNARF